Les implants dentaires en cinq questions

Publié le : 05 avril 20236 mins de lecture

Pour remplacer des dents manquantes, l’implant est une solution esthétique et quasi définitive. Dommage qu’elle soit encore si chère.

Qu’est-ce que c’est ?

L’implant dentaire est une racine artificielle en forme de vis insérée puis fixée dans l’os de la mâchoire. Cette vis, cylindrique ou conique, est destinée à créer un ancrage résistant et durable sur lequel la fausse dent ou prothèse dentaire sera adaptée.
L’avantage sur le bridge est d’éviter de couronner les dents saines adjacentes. L’implant est en titane pur le plus souvent, ou en oxyde de titane, parce que ce matériau, compatible avec les tissus vivants, ne provoque ni réaction inflammatoire ni rejet.
Pour le poser, il faut que les gencives soient saines et que l’os soit dense et de bonne qualité.

Pour qui ?

Les personnes ayant perdu une ou plusieurs dents.
En France, elles sont 46,3 % et ont entre 40 et 59 ans. Par manque de moyens, nombreuses sont celles qui vivent avec des dents non remplacées. Ce qui peut créer des problèmes de mastication, et donc de digestion, ainsi qu’un risque non négligeable d’infection.
Avant de substituer un implant à une dent malade, on tente d’abord de la conserver : l’implant, cher et long à poser, reste l’ultime recours.
Les contre-indications. Il n’est pas possible de poser un implant en cas de bruxisme (serrement et grincement des dents la nuit), de tabagisme important (plus de 10 cigarettes par jour) et de densité osseuse insuffi sante.
L’hémophilie, un diabète non équilibré ou la proximité des sinus ou des nerfs dentaires peuvent aussi être des contre-indications. À évaluer au cas par cas.

Quelles sont les étapes ?

Le bilan préimplantatoire permet au chirurgien de s’assurer qu’il n’y a pas de contre-indication (lire plus haut) à la pose de l’implant. Il évalue ensuite la qualité des gencives et la densité du tissu osseux de la mâchoire, grâce à un examen clinique détaillé associé à des radios panoramiques et scanner destinés à visualiser le site de la ou des dents manquantes.
L’analyse des données fournies par le bilan sert à la fabrication d’un modèle en plâtre réalisé par un prothésiste, indiquant l’emplacement exact de l’implant avec les futures prothèses. Un logiciel permet de modéliser la position idéale des implants avant l’intervention par une image virtuelle en 3D.
L’intervention chirurgicale s’effectue sous anesthésie locale. Le chirurgien introduit l’implant dans l’os de la mâchoire. Il faut ensuite patienter de six semaines à quatre mois pour poser les prothèses, afi n de permettre aux vis de titane de bien s’intégrer à l’os et d’être stable.
La fixation des dents artificielles, provisoires ou définitives. Présentées en novembre dernier au congrès de l’Association dentaire française (ADF), des innovations permettent de ne plus rester trop longtemps édenté : la fixation d’un implant et d’une prothèse provisoire en résine peut se faire en une séance. Autre progrès : une cicatrisation accélérée, grâce à la surface texturée dite “bioactive” des nouveaux implants. Rendant la colonisation des cellules osseuses plus rapide, elle réduit le délai de pose.

Et après ?

Idéalement, on garde un implant à vie.
Mais, n’ayant pas assez de recul, les spécialistes évoquent une durée de vie minimale de dix ans. À condition d’avoir une bonne hygiène dentaire et de le faire contrôler régulièrement. Le taux d’échec est faible (2 à 5 %), mais peut doubler en cas de tabagisme. Le risque de perte ou de rejet survient surtout au début, parce que l’os se raréfie autour de l’implant ou qu’il ne cicatrise pas bien.

Combien ça coûte ?

Le prix d’un implant dentaire reste très élevé. Il varie entre 1 000 à 1 500 euros, auxquels il faut ajouter celui de la prothèse. Comptez alors 2 000 à 3 000 euros.
L’acte chirurgical n’est pas remboursé par la Sécurité sociale, cependant quelques rares mutuelles prennent en charge une partie du coût de sa pose. Même s’ils ne sont pas, loin de là, à la portée de toutes les bourses, 150 000 implants dentaires avaient été posés en France en 2004, soit 26,5 pour 10 000 habitants, très loin derrière la Suède (110) ou la Suisse (108).

Allez + loin
Un site :  www.adf.asso.fr
Sur ce site de l’Association dentaire française (ADF), vous aurez accès aux conférences en implantologie données lors de son dernier congrès annuel. L’ADF fédère 24 associations et organismes nationaux appartenant à l’odontologie, 30 000 chirurgiens-dentistes y sont adhérents.

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