Les maladies transmissibles touchent des millions de personnes en France chaque année. Pour lutter efficacement contre leur propagation, il convient de bien comprendre leurs modes de transmission, de connaître les méthodes de dépistage et les traitements disponibles, ainsi que les mesures préventives recommandées.
Les différents modes de transmission des maladies infectieuses

Les maladies transmissibles représentent un enjeu majeur de santé publique en France. D'après les données de Santé Publique France, plus de 2 millions de cas d'infections transmissibles ont été rapportés en 2023. La compréhension des différents modes de transmission permet d'adapter les mesures de prévention.
Transmission par voie respiratoire
La transmission aéroportée constitue le mode de propagation le plus fréquent. En 2023-2024, les infections respiratoires ont touché 15% de la population française. Le SARS-CoV-2 a infecté 850 000 personnes entre janvier et décembre 2023. La grippe saisonnière a concerné 2,5 millions de consultations durant l'hiver 2023-2024.
Transmission par contact direct
Le contact cutané ou muqueux permet la transmission de nombreux agents infectieux. Les données 2023 montrent :
- Gale : 45 000 cas diagnostiqués
- Impétigo : 125 000 cas, principalement chez les enfants
- Herpès : 220 000 nouveaux cas
Transmission par voie sexuelle
Les infections sexuellement transmissibles (IST) progressent en France. Données 2023 :
Type d'IST | Nombre de cas |
Chlamydia | 280 000 |
Gonocoque | 91 000 |
Syphilis | 25 000 |
Transmission vectorielle
Les moustiques Aedes albopictus ont transmis en 2023 : - 47 cas de dengue autochtone - 33 cas de chikungunya - 12 cas de Zika La surveillance entomologique couvre désormais 67 départements métropolitains.
Transmission sanguine
Les infections transmises par le sang ont diminué grâce aux mesures de prévention. En 2023 : - VIH : 5 013 nouvelles contaminations - Hépatite B : 1 250 nouveaux cas - Hépatite C : 2 800 nouveaux cas diagnostiqués

Dépistage et diagnostic des infections transmissibles

Le dépistage des infections transmissibles constitue un enjeu majeur de santé publique en France. D'après les données de Santé Publique France, plus de 6,5 millions de tests de dépistage des infections sexuellement transmissibles ont été réalisés en 2023, soit une augmentation de 12% par rapport à 2022.
Examens de dépistage disponibles
Les laboratoires d'analyses médicales agréés proposent différents types de tests selon les pathogènes recherchés :
- Sérologies VIH, hépatites B et C
- PCR et cultures pour les infections bactériennes (chlamydia, gonocoque)
- Tests rapides d'orientation diagnostique (TROD) pour le VIH et les hépatites
Recommandations HAS 2024 pour le dépistage
La Haute Autorité de Santé préconise un dépistage systématique du VIH, des hépatites B et C et des autres IST dans les situations suivantes :
Population | Fréquence recommandée |
Population générale | Au moins une fois dans la vie |
HSH | Tous les 3 mois |
Personnes à risque | Tous les 6 mois |
Modalités pratiques et délais
Les délais recommandés entre l'exposition et le dépistage varient selon les infections :
- VIH : 6 semaines après l'exposition
- Hépatites : 3 mois après l'exposition
- IST bactériennes : 5-7 jours après l'exposition
Prise en charge financière
L'Assurance Maladie rembourse à 100% les tests de dépistage prescrits par un médecin. Les TROD sont gratuits dans les centres de dépistage anonyme (CeGIDD). En 2023, plus de 450 millions d'euros ont été consacrés au dépistage des infections transmissibles en France.
Réseau de professionnels
Le dépistage s'appuie sur un réseau de 1 250 laboratoires agréés et 375 CeGIDD répartis sur le territoire. Les médecins généralistes restent en première ligne, ayant prescrit 68% des tests en 2023.

Traitements et prise en charge médicale
La prise en charge médicale des infections transmissibles repose sur des protocoles thérapeutiques standardisés, régulièrement mis à jour par la Haute Autorité de Santé (HAS). Les professionnels de santé disposent d'un arsenal thérapeutique varié pour traiter ces pathologies, avec des modalités adaptées selon le type d'infection.
Antibiothérapie des infections bactériennes
Les infections bactériennes nécessitent un traitement antibiotique ciblé, prescrit après identification du germe responsable. Pour les infections urinaires non compliquées, la HAS recommande en première intention la nitrofurantoïne (100 mg x 3/j pendant 5 jours), remboursée à 65%. Pour les infections plus sévères comme les pyélonéphrites, une hospitalisation peut s'avérer nécessaire avec antibiothérapie intraveineuse.
Type d'infection | Antibiotique recommandé | Durée | Prix moyen/j |
Cystite simple | Fosfomycine-trométamol | 1 jour | 8,50€ |
Pyélonéphrite | Ceftriaxone | 10-14 jours | 22€ |
Gonococcie | Ceftriaxone IM | Dose unique | 15€ |
Traitements antiviraux
Les infections virales chroniques comme l'hépatite B ou C bénéficient de traitements antiviraux spécifiques. Pour l'hépatite C, les antiviraux à action directe permettent une guérison dans plus de 95% des cas, avec une durée de traitement de 8 à 12 semaines. Le coût, d'environ 28 000€ par cure, est intégralement pris en charge par l'Assurance Maladie.
Suivi thérapeutique
Le suivi médical comprend des consultations régulières et des examens biologiques de contrôle. Pour l'hépatite B chronique, un bilan hépatique et une charge virale sont réalisés tous les 3-6 mois. Les patients sous traitement antirétroviral pour le VIH nécessitent une surveillance rapprochée avec contrôle virologique et immunologique trimestriel.
Nouvelles thérapeutiques validées en 2024
La HAS a validé en 2024 de nouveaux traitements, notamment un antiviral oral contre le VIH en prise unique quotidienne (remboursé à 100%) et un traitement injectable longue durée contre la syphilis. Les données de tolérance montrent un profil de sécurité satisfaisant avec un taux d'effets indésirables inférieur à 5%.

Prévention et mesures de protection

La prévention des maladies transmissibles nécessite des mesures coordonnées entre les acteurs de santé publique. Les recommandations nationales évoluent régulièrement pour s'adapter aux nouveaux enjeux sanitaires.
Calendrier vaccinal 2024
Le calendrier vaccinal 2024 prévoit les vaccinations obligatoires dès la naissance. La couverture vaccinale en France atteint 95% pour les vaccins obligatoires chez les nourrissons nés depuis 2018. Les vaccins contre la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite, la coqueluche, l'Haemophilus influenzae b, l'hépatite B, le pneumocoque, le méningocoque C et la rougeole-oreillons-rubéole sont requis avant l'âge de 24 mois.
Protection lors des rapports sexuels
L'utilisation systématique du préservatif reste la méthode barrière la plus efficace contre les infections sexuellement transmissibles. Les préservatifs sont gratuits en pharmacie pour les moins de 26 ans depuis janvier 2023. Le dépistage régulier est recommandé pour les personnes ayant des partenaires multiples.
Mesures d'hygiène collective
Lieu | Mesures recommandées |
Établissements de santé | Solution hydroalcoolique, masques, gants |
Établissements scolaires | Lavage des mains, aération des locaux |
Entreprises | Désinfection des surfaces, distanciation |
Obligations des professionnels de santé
Les professionnels de santé doivent être vaccinés contre l'hépatite B, la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite et la grippe saisonnière. Le port d'équipements de protection individuelle est obligatoire lors des soins. La déclaration des maladies à déclaration obligatoire doit être effectuée sous 24h à l'Agence Régionale de Santé.
Campagnes nationales de prévention
- Semaine de la vaccination (avril 2024)
- Journée mondiale de lutte contre le VIH (1er décembre)
- Mois sans tabac (novembre)
- Campagne grippe saisonnière (octobre-janvier)
La surveillance épidémiologique est assurée par Santé Publique France qui publie des bulletins hebdomadaires sur la circulation des agents infectieux. Les médecins sentinelles participent à ce dispositif de veille sanitaire.

L'essentiel à retenir sur les maladies transmissibles
La prévention et la prise en charge des maladies transmissibles évoluent constamment grâce aux avancées médicales. Les recommandations sanitaires s'adaptent aux nouvelles données épidémiologiques et aux nouveaux traitements. Les campagnes de sensibilisation et l'amélioration de l'accès aux soins contribuent à mieux contrôler la propagation des infections en France.