Les maladies chroniques touchent 20 millions de personnes en France selon l'Assurance maladie. Ces pathologies de longue durée nécessitent un diagnostic rigoureux et un suivi médical adapté. Comprendre les méthodes de diagnostic et la prise en charge est indispensable pour les patients et leurs proches.
Les différents types de maladies chroniques
Les maladies chroniques constituent un enjeu majeur de santé publique en France. D'après l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), elles sont responsables de 70% des décès dans le monde. En France, près de 20 millions de personnes sont concernées selon les données de l'Assurance maladie.
Les différentes catégories de maladies chroniques
On distingue plusieurs grandes catégories de pathologies chroniques :
Les maladies transmissibles
Cette catégorie regroupe notamment les hépatites virales chroniques, la cirrhose infectieuse et l'infection par le VIH. Ces pathologies nécessitent un suivi médical régulier et des traitements au long cours.
Les maladies non transmissibles
Cette catégorie est la plus importante en nombre de patients. Elle comprend :
- Les cancers
- Les maladies cardiovasculaires
- Le diabète (18,4% des Affections Longue Durée)
- L'insuffisance coronarienne (6,8% des ALD)
- Les pathologies respiratoires comme l'asthme
- Les maladies neurodégénératives
Les maladies rares ou orphelines
Cette catégorie concerne les pathologies touchant moins d'une personne sur 2000, comme la drépanocytose ou les myopathies. On recense plus de 7000 maladies rares en France.
Type de maladie chronique | Pourcentage des ALD |
---|---|
Diabète non insulino-dépendant | 18,4% |
Insuffisance coronarienne | 6,8% |
Tumeurs malignes | 5,7% |
La prise en charge de ces pathologies nécessite une coordination entre professionnels de santé et un suivi régulier. Les traitements visent à stabiliser la maladie et à prévenir les complications, même si une guérison totale n'est généralement pas possible.

Les méthodes de diagnostic et examens médicaux

Le diagnostic des maladies chroniques nécessite une démarche méthodique et rigoureuse, établie selon des protocoles validés par la Haute Autorité de Santé (HAS). Le médecin traitant constitue la porte d'entrée du parcours de diagnostic, en coordination avec les médecins spécialistes.
Le rôle central du médecin traitant
Le médecin traitant réalise le bilan initial qui comprend :
- L'interrogatoire médical détaillé (antécédents, mode de vie, symptômes)
- L'examen clinique complet
- La prescription des premiers examens biologiques
- L'orientation vers les spécialistes selon la pathologie suspectée
Les examens biologiques standards
Les analyses sanguines de base recherchent systématiquement :
- Numération formule sanguine
- Ionogramme sanguin
- Bilan hépatique et rénal
- Glycémie à jeun
- Bilan lipidique
Les examens d'imagerie médicale
Selon les symptômes, différents types d'imagerie peuvent être prescrits :
Type d'examen | Indications principales |
Radiographie | Pathologies osseuses et pulmonaires |
Scanner | Organes profonds, cancérologie |
IRM | Système nerveux, articulations |
Échographie | Cœur, abdomen, vaisseaux |
Les examens spécialisés
Des examens complémentaires sont réalisés selon la pathologie :
- Tests respiratoires pour l'asthme
- Électrocardiogramme pour les maladies cardiaques
- Tests génétiques pour les maladies héréditaires
- Biopsies pour les cancers
L'annonce du diagnostic
La HAS recommande une consultation dédiée pour annoncer le diagnostic, expliquer la maladie et présenter les traitements envisagés. Le médecin remet au patient des documents d'information validés et l'oriente vers les associations de patients.

Le suivi thérapeutique personnalisé

Le suivi thérapeutique personnalisé constitue un élément fondamental dans la gestion des maladies chroniques en France. Le dispositif des Affections de Longue Durée (ALD) permet une prise en charge adaptée aux besoins de chaque patient, avec un remboursement intégral des soins liés à la pathologie.
Le dispositif ALD et la prise en charge à 100%
En 2016, 9,5 millions de patients bénéficiaient du dispositif ALD en France, avec une progression annuelle de 5%. Ce système représente une dépense de 65 milliards d'euros par an pour l'État. La prise en charge à 100% concerne tous les soins en rapport avec la maladie chronique : consultations médicales, médicaments, hospitalisations, transport sanitaire.
Établissement du protocole de soins individualisé
Le médecin traitant établit un protocole de soins en coordination avec les différents professionnels de santé impliqués. Ce document détaille :
- Les examens et bilans nécessaires au suivi
- Les traitements prescrits
- La fréquence des consultations
- Les objectifs thérapeutiques personnalisés
L'éducation thérapeutique du patient (ETP)
L'ETP aide le patient à acquérir les compétences nécessaires pour gérer sa maladie au quotidien. Les programmes d'ETP comprennent :
- Des séances d'information sur la pathologie
- L'apprentissage des gestes techniques
- Le soutien psychologique
- Des ateliers pratiques sur l'alimentation et l'activité physique
L'observance thérapeutique
L'adhésion du patient à son traitement détermine son efficacité. Les études montrent que 50% des patients atteints de maladies chroniques ne suivent pas correctement leurs prescriptions. Pour améliorer l'observance, les équipes soignantes mettent en place :
- Des outils de suivi personnalisés
- Des rappels de prise de médicaments
- Des consultations de suivi régulières
- Un accompagnement pluridisciplinaire

La prévention et les facteurs de risque

La prévention des maladies chroniques représente un enjeu majeur de santé publique, avec des résultats encourageants ces dernières années en France. Les données montrent une réduction notable de la mortalité prématurée, avec une baisse de 18,3% pour les cancers et de 30,5% pour les maladies cardiovasculaires entre 2002 et 2013.
Les principaux facteurs de risque modifiables
Les habitudes de vie constituent les principaux leviers d'action pour prévenir l'apparition des maladies chroniques :
- L'alimentation déséquilibrée : excès de sel, de sucres raffinés et de graisses saturées
- La sédentarité : moins de 30 minutes d'activité physique quotidienne
- Le tabagisme : responsable de 73 000 décès par an en France
- La consommation excessive d'alcool
Les recommandations de l'OMS
L'Organisation mondiale de la santé a fixé comme objectif de réduire de 30% la mortalité prématurée liée aux maladies chroniques d'ici 2030. Pour y parvenir, elle préconise :
- 5 portions de fruits et légumes par jour
- 150 minutes d'activité physique modérée hebdomadaire
- Limitation de la consommation de sel à 5g/jour
- Arrêt du tabac
La prévention dès le plus jeune âge
L'éducation à la santé doit débuter dès l'école primaire pour ancrer durablement les bons comportements. Le programme national nutrition santé (PNNS) recommande :
Niveau scolaire | Actions de prévention |
Maternelle-CP | Éveil au goût et découverte des aliments |
CE1-CM2 | Ateliers cuisine et activité physique quotidienne |
Collège | Information sur les risques du tabac et de l'alcool |
Les interventions précoces permettent de réduire les inégalités sociales de santé et d'agir sur les comportements avant qu'ils ne se figent. La prévention constitue ainsi un investissement rentable pour la société.

L'essentiel à retenir sur le diagnostic des maladies chroniques
Le diagnostic et la prise en charge des maladies chroniques évoluent grâce aux progrès médicaux et à une meilleure prévention. Les initiatives de santé publique et un meilleur accès aux soins permettent de diminuer la mortalité liée à ces pathologies : -18,3% pour les cancers et -30,5% pour les maladies cardiovasculaires entre 2002 et 2013. Ces résultats encourageants montrent l'efficacité des politiques de santé actuelles.