L’âge, motif de harcèlement pour 50 % des seniors

La moitié des salariés âgés ont le sentiment d’un harcèlement à l’égard des seniors au travail. Néanmoins, plus du tiers d’entre eux n’envisagent la retraite qu’après 60 ans, et 36 % ne voudraient pas d’une préretraite. C’est ce que révèle l’ enquête exclusive de Notretemps.com, en collaboration avec le magazine Entreprise & Carrières, réalisée auprès d’un millier de salariés âgés de 50 à 60 ans.

Management brutal

La pression psychologique à laquelle sont soumis certains salariés seniors sur leur lieu de travail semble indéniable. La moitié des salariés interrogés (50 %) ont le sentiment qu’eux-mêmes ou des personnes de leur entreprise ont été, ou sont, victimes de harcèlement moral en raison de leur âge. C’est l’enseignement majeur, et préoccupant, de notre enquête auprès de 1130 salariés de 50 ans et plus. Au total, un tiers d’entre eux seulement a assuré avoir le sentiment que ces pratiques n’existaient pas dans leur entreprise.

Poussés vers la porte ?

Le tableau dressé par nos seniors sur leur capacité à accéder à différents dispositifs managériaux est un peu plus nuancé. Depuis trois ans, 30 % d’entre eux déclarent avoir bénéficié d’une formation, plus d’un tiers d’une augmentation individuelle, et 1 sur 5, d’une mobilité (promotion et changement de poste, affectation sur un nouveau projet). Ce qui ne reflète pas tout à fait le plafonnement de la rémunération et l’arrêt des mobilités professionnelles, souvent décrits ailleurs. Et ce, d’autant plus que près des 2/3 de notre échantillon a entre 55 et 60 ans.

Evolution limitée

Malgré tout, parmi ceux qui ont évolué, deux cas reviennent fréquemment : une affectation sur un projet, mais aussi l’élargissement des responsabilités ou de la charge de travail sans augmentation de salaire.

Les esprits évoluent

Une large majorité des salariés de 50 ans et plus ont la volonté de rester dans l’entreprise au-delà de 58 ans (65 %). Sur ce point, et du côté des salariés, en tout cas, l’état d’esprit n’est pas resté figé sur les modèles existants pour le choix du maintien dans l’emploi ou de la retraite. Car, pour l’heure, l’âge moyen de sortie du marché de l’emploi en France n’est, justement, que de 58 ans

Travailler après 62 ans

Malgré l’allongement de la durée minimale de cotisation pour toucher une retraite complète, introduite par la réforme Fillon, l’âge légal de la retraite n’a pas changé. Pourtant, le repère des 60 ans devient plus flou : 35 % des salariés seniors que nous avons interrogés ont l’intention de rester dans leur entreprise après cet âge, dont 15 % poursuivraient même après 62 ans. Effets de la pédagogie gouvernementale sur les retraites ? Prise en compte personnelle de l’allongement de la durée de la vie, et santé mieux préservée que pour les générations précédentes ? Les choix de nos seniors ne semblent pas liés uniquement à une nouvelle lucidité en matière de financement de leur retraite. Car s’ils pouvaient bénéficier d’une préretraite, moins de la moitié en saisiraient l’opportunité. Alors que 36 % refuseraient cette possibilité de départ anticipé et que 17 % n’ont pas d’avis tranché sur le sujet.

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