Les entreprises peu préparées au choc démographique

Les entreprises françaises, selon une étude de la CEGOS, ne sont pas prêtes à l’allongement des carrières. Les salariés non plus. Toutefois, les patrons français commencent à prendre conscience que, dès 2006, les départs à la retraite l’emporteront sur les entrées sur le marché du travail.

Contre les prolongations de carrière

On le savait, mais un sondage La Croix-Notre Temps, publié le 29 mars 2004 (sondage CSA sur un échantillon représentatif de 1109 actifs interrogés par téléphone les 16,17 et 18 mars) le confirme : les salariés ne sont pas prêts à l’allongement des carrières. 56 % d’entre eux souhaitent prendre leur retraite à 60 ans, avant si c’est possible, en tout cas dès qu’ils ont atteints leurs droits et pas plus tard.
La CGT frise la majorité absolue ( 47 %) aux élections professionnelles de la SNCF qui se sont tenues le 25 mars. Elles auguraient de l’échec politique de la droite aux régionales du 28 mars, mais marquaient surtout la crainte que les hommes du rail ont d’une prolongation de l’activité qui ne les concerne pourtant pas encore puisqu’ils ont échappé à la loi sur les retraites…
Du papy boom au papy crash

Les entreprises ne sont pas prêtes à favoriser les rares bonnes volontés qui décideraient de rempiler au delà de l’âge légal, comme le révèle une étude de la CEGOS rendue publique le 23 mars.
Elles ne se sont pas vraiment préparées aux évolutions démographiques qui les frapperont brutalement à partir de 2006. Le marché de l’emploi connaissait jusqu’ici un excédent de la demande sur l’offre. Il sera désormais déficitaire. En 2010, les sortants seront 200 000 de plus que les entrants.
Le privé devra donc leur porter plus d’attention pour conserver ses salariés, jeunes ou anciens. 57 % des directeurs de ressources humaines ont déjà intégré cette perspective, 9 % de mieux qu’il y a un an. 36 % envisagent le papy boom comme un risque. Un sur trois contre un sur cinq un an plus tôt. Bref, ils se préparent ? Pas tout à fait.
Moins de 10 % des entreprises ont agi pour éviter que le papy boom ne se transforme en papy crash. Et ils semblent davantage anticiper, frileusement, un rétrécissement de leur activité que son redéploiement. Les plus jeunes des baby boomers pourraient en profiter. “La promotion interne reste privilégiée pour le remplacement des départs”, constate la CEGOS, dans 91 % des cas.

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